L’Eglise est-elle le nouvel Israël?
Tony Pearce
4 janvier 2016
Lorsque je suis devenu chrétien en 1970 jai lu la plupart de la Bible et je suis arrivé à trois conclusions:
1 Que la Bible est la Parole de Dieu
2 Que Jésus est le seul chemin vers Dieu
3 Que nous vivons dans les derniers temps.
Un fait majeur qui ma porté à croire au troisième point ci-dessus cité a été le retour du peuple juif en Israël et le conflit qui en a résulté, ce qui correspondait à laccomplissement de prophéties telles que Jérémie 30, Zacharie 12-14, Matthieu 24 et Luc 21. Jai aussi vu de nombreux facteurs dans le déroulement de lhistoire contemporaine qui semblaient nous conduire à la Grande Tribulation et au règne de lAntéchrist tels quils sont prophétisés dans la Bible. Assez naïvement, je mimaginais que les Chrétiens qui interprétaient la Bible littéralement en arrivaient à peu près à la même conclusion.
Jai vite découvert que cela nétait pas le cas lorsque jai affronté une interprétation bien différente de la Bible et des événements contemporains. Cette interprétation prédisait un grand réveil du Christianisme, lequel amènerait les nations à Jésus et causerait le triomphe mondial du Christianisme par le moyen de grands miracles qui convaincraient les humains de la vérité de lEvangile alors même que tous les autres systèmes politiques et religieux seffondreraient. Selon cette interprétation, les prophéties liées au Rétablissement dIsraël dans les derniers jours devaient en fait sappliquer à lEglise car lEglise avait remplacé Israël (le Nouvel Israël).
En 1983 jai lu un article dans le magazine anglais Restoration qui décrivait une vision donnée à Bryn Jones. Il y résumait les perspectives exaltantes en réserve pour ceux qui choisissaient cette ligne dinterprétation.
Des pouvoirs surnaturels seraient donnés aux chrétiens ordinaires qui imposeraient les mains aux malades. Des miracles extraordinaires se produiraient dans les lieux publics. La pauvreté serait abolie du milieu dentre les chrétiens alors que les multitudes se tourneraient vers le Seigneur et Le verraient pourvoir à leurs besoins matériels.
Les puissances des ténèbres seraient rejetées – les gouvernements et les systèmes religieux fondés sur des principes opposés à la Bible seraient renversés tandis que lEglise apparaîtrait dans toute sa gloire et sa puissance.
Toutes les nations se tourneraient vers Dieu tandis que lEglise serait établie comme la « Montagne de la Maison du Seigneur, la plus grande dentre les Nations ». Les chefs de gouvernement, désespérés par leur propre échec à résoudre les problèmes de lhumanité, se tourneraient vers lEglise, lui demandant de leur « enseigner les voies du Seigneur » (voir Esaïe 2:1-4).
Suite à ce grand réveil le Seigneur reviendrait pour Son église et ce serait la fin de lHistoire.
Toute exaltante que cette vision mapparût, mon problème était quelle ne saccordait pas avec les Ecritures qui parlaient d « hommes méchants et imposteurs s’avançant toujours plus dans le mal » (2 Timothée 3:13) dans les derniers jours, dapostasie, de persécution et de la montée du « Mystère: Babylone la grande, la mère des impudiques et des abominations de la terre. » (Apocalypse 17:5), et d’une détresse si grande que si Dieu n’abrégeait pas les jours personne ne serait sauvé (Matthieu 24:21-22).
La seule manière de faire paraître que lEglise finirait par triompher en notre temps était de prendre les prophéties de lAncien Testament concernant la restauration dIsraël au cours du millénium – après le retour de Jésus le Messie – et de les appliquer à lEglise à la fin de notre ère,
cest-à-dire avant le retour de Jésus. En réalité ce que Bryn Jones est entrain de faire dans le passage qui vient d’être cité en utilisant les paroles dEsaïe 2 – lesquelles font référence au règne du Messie depuis la Sion rétablie après sa seconde venue – c’est de l’appliquer à lEglise daujourdhui. Ainsi lEglise remplacerait Israël et régnerait sur les nations avant la seconde venue du Christ suite au grand renouveau de la fin des temps.
Pour rester cohérent dans cette approche il est nécessaire de choisir dinterpréter allégoriquement les Ecritures prophétiques, ce qui a de fait été lattitude dominante de lEglise depuis Origène et Saint Augustin, lesquels enseignaient tous deux que lEglise remplaçait Israël et que le règne millénaire de Christ a maintenant lieu par le truchement de lEglise. Un exemple de cette ligne dinterprétation serait de dire que laccomplissement du regroupement des « dispersés de Juda des quatre extrémités de la terre » (Esaïe 11:10) en terre dIsraël signifie la venue des nations de lOuest, de lEst, du Nord et du Sud dans le royaume de Dieu (Luc 13:29).
Il est vital pour la « Théologie de la Domination » de choisir cette ligne dinterprétation, car sans elle il ny aurait aucune écriture pour justifier lidée du triomphe du christianisme dans les derniers jours de notre époque. Par conséquent ceux qui insistent sur le fait de choisir la lecture littérale selon laquelle Israël veut dire Israël dans lAncien et le Nouveau Testaments sont perçus comme une menace et leurs opinions sont critiquées et censurées. Cest néanmoins la lecture littérale qui permet de comprendre aussi bien les prophéties elles-mêmes que la situation mondiale actuelle. Examinons à présent les preuves quIsraël reste Israël dans les interprétations prophétiques, après que lEglise a commencé à exister. Par souci de brièveté jai simplement donné les références de la plupart des passages auxquels je fais allusion. Pour bien comprendre la question il est nécessaire de consulter ces passages.
Dieu a fait une alliance avec Abraham, réitérée avec Isaac et Jacob, pour lui donner une multitude de descendants et la terre de Canaan comme « possession éternelle » (Genèse 15, 17, 26:2-5, 28:13-15). Cela dépendait de la Parole de Dieu, non de la fidélité des descendants dAbraham. Sils étaient infidèles, Dieu se réservait le droit de les retirer de la terre en punition pour leur désobéissance (Lévitique 26:27-39, Deutéronome 28:58-68). Néanmoins toute référence au retrait du peuple de la terre est toujours suivie dune promesse de rétablissement (par exemple Deutéronome 30:1-6).
Même après la promesse de la Nouvelle Alliance en Jérémie 31:31-34, Dieu promet que c’est seulement si le soleil, la lune et les étoiles cessent de donner leur lumière que « la descendance dIsraël aussi cessera pour toujours dêtre une nation devant moi » (Jérémie 31:33-37). Ce passage indique quIsraël continue dêtre une nation après que la nouvelle alliance a été donnée.
Dans le Nouveau Testament les mots Israël et Israëlites sont utilisés 74 fois. Excepté en trois occasions (dans lune desquelles le mot Israël apparaît deux fois dans le même verset) il est parfaitement clair que ces mots sont utilisés avec exactement la même signification que dans
lAncien Testament. Examinons quatre exemples sur 71 dans lesquels Israël veut forcément dire Israël.
(a) Matthieu 2:20. Tandis quil est en Egypte après la fuite devant Hérode, il est dit à Joseph dans un songe daller en « terre dIsraël » (noter quil ne lui est pas dit daller en terre de Palestine!)
(b) Luc 2:32. Jésus est décrit par Siméon comme une « lumière pour éclairer les nations et la gloire dIsraël ton peuple ».
(c) Luc 7:9. Jésus parlant au centurion romain dit: « Je vous lassure, nulle part en Israël, je nai trouvé une telle foi! »
(d) Dans Romains 9:3-4, Paul écrit au sujet de ses « frères, nés du même peuple que moi, les Israélites. Cest à eux quappartiennent la condition de fils adoptifs de Dieu, la manifestation glorieuse de la présence divine, les alliances, le don de la Loi » etc.
Remplacez les mots Israël ou Israélites par les mots Eglise ou chrétiens et ces versets se vident de tout leur sens.
Quen est-il des exceptions possibles?
Romains 9:6 « Ce ne sont pas tous ceux qui descendent du patriarche Israël qui constituent Israël » (une pensée semblable apparaît dans Rom. 3:28-29). Lorsquon regarde ce passage dans son contexte, lon voit que le but de Paul nest pas de dire que les Juifs cessent dêtre Juifs quand ils ne croient pas en Jésus ou que les Gentils deviennent juifs quand ils croient en lui. Romains 9 traite de la question du « restant », une idée familière aux prophètes hébreux, quil cite longuement pour illustrer son propos. Au sein de la nation dIsraël il y a ceux qui sont incroyants et infidèles à Yahweh, le Dieu dIsraël, et il y a ceux qui lui sont fidèles. Le restant spirituel dIsraël a obéi à la Torah et écouté les paroles de prophètes. La majorité na poursuivi pas dans cette voie, et s’est ainsi attiré sur elle la forme de jugement le plus sévère qui est celui du retrait de la terre promise. Cependant, il y a toujours eu pour les Israélites infidèles la possibilité de se repentir, de retourner au Seigneur et de devenir des croyants obéissant à la Torah. Tel était lobjet de la prédication des Prophètes.
A présent que le Messie est venu, le restant spirituel dIsraël la reconnu et est devenu les Chrétiens hébraïques / Juifs messianiques. La majorité, non spirituelle, la rejeté. Néanmoins, Paul poursuit en disant, en Romains 11, que
L’endurcissement dune partie dIsraël durera jusquà ce que lensemble des non Juifs soit entré dans le peuple de Dieu, et ainsi, tout Israël sera sauvé. Cest là ce que dit lEcriture:
De Sion viendra le Libérateur; il éloignera de Jacob toute désobéissance. Et voici en quoi consistera mon alliance avec eux: cest que jenlèverai leurs péchés.
Si lon se place du point de vue de lEvangile, ils sont devenus ennemis de Dieu pour que vous en bénéficiiez. Mais du point de vue du libre choix de Dieu, ils restent ses bien-aimés à cause de leurs ancêtres. Car les dons et lappel de Dieu sont irrévocables.
Aussi Israël demeurera-t-il un peuple même dans lincroyance à cause de lAlliance que Dieu a faite avec « les patriarches » (Abraham, Isaac et Jacob). Le restant dIsraël sera sauvé à la fin de notre ère. Le point numéro 2 ci-dessus vient étayer cette thèse.
Entre-temps, il est possible que des Juifs viennent individuellement au Messie, comme l’a fait Paul et qu’ils fassent partie de la véritable Eglise, composée de Juifs et de Gentils unis dans le Messie. Cest pourquoi Paul exhorte lEglise à prier pour quIsraël soit sauvé et à apporter lEvangile au peuple juif.
Galates 6:16 : « Que la paix et la grâce de Dieu soient accordées à tous ceux qui suivent cette règle de vie, ainsi quà (ou cest-à-dire) lIsraël de Dieu. » La clef linguistique pour linterprétation de ce verset réside dans le mot Grec « kai », lequel est traduit par « et » ou « ainsi que » dans certaines versions et par « cest-à-dire » dans dautres. Si « et » est la lecture correcte, il y a deux groupes de personnes en question: « ceux qui suivent cette règle de vie » et « lIsraël de Dieu ». Si « cest-à-dire » est la bonne traduction, « ceux qui marchent selon cette règle » devient un synonyme de lEglise.
Dans Galates, Paul sest opposé aux Juifs chrétiens qui ont essayé dimposer lobservance des aspects rituels de la Torah – à savoir la circoncision et les règles alimentaires – aux Gentils. Il traite par conséquent de deux groupes dindividus, les Juifs chrétiens, qui essaient dinfluencer les Gentils pour quils se fassent circoncire et quils gardent la loi, et les Gentils qui sont sous leur influence. Aussi lusage de la locution « ainsi que » par la version Segond comme par la version du Semeur est- elle justifiée, puisque Paul fait léloge aussi bien des Juifs que des Gentils qui résistent aux judaïsants. L« Israël de Dieu » signifie par conséquent les croyants juifs qui ont compris correctement les implications de la nouvelle alliance. Cela saccorde avec la traduction habituelle de « kai » par « ainsi que » et non par « cest-à-dire ». Nous pouvons donc voir que même ces exceptions possibles ne contredisent pas la règle qui veut quIsraël veuille dire Israël dans le Nouveau Testament.
Est-ce que le Nouveau Testament implique quIsraël a un avenir?
LAncien Testament contient beaucoup de passages prophétiques parlant dun rétablissement mondial dIsraël, dont beaucoup sont liés avec les événements des « derniers jours » et le « temps des tourments de Jacob» (par exemple Deutéronome 30:1-6, Esaïe 11.10-12, Jérémie 15:14-15, Ezékiel 36-39, Sophonie 3:20, Zacharie 12-14). Il a été dit par certains commentateurs que le Nouveau Testament navait rien à dire à ce propos et par conséquent que pour Jésus lavenir dIsraël nétait pas à lordre du jour. Pourtant Jésus considérait lAncien Testament comme la Parole infaillible de Dieu et partait du principe quelle serait transmise sans altération à ses disciples (Matthieu 5:17-18). A la lumière de ceci nous pouvons supposer que Jésus na pas souhaité ajouter ou enlever quoi que ce soit de ce qui avait déjà été révélé par le truchement des prophètes au sujet de la dispersion dIsraël et de la restauration. Il existe par conséquent de nombreuses références néo-testamentaires qui font état dun avenir pour Israël:
(a) Pour que les paroles de Jésus lui-même concernant sa seconde venue (Matthieu 24, Marc 13, Luc 21) se réalisent dune manière littérale, il est nécessaire quil y ait une présence juive à Jérusalem et en Judée (Matthieu 24:15-22, Mark 13:14-20, Luc 21:20-24). Certains adversaires de cette vision des choses affirment que la prophétie de Jésus relative à «labomination de la désolation », la fuite de Jérusalem et la grande tribulation a été accomplie lors du siège et de la destruction de Jérusalem par les Romains en lan 70 après J.-C. Il y a sans doute eu un accomplissement partiel de cette prophétie à ce moment précis, mais en aucun cas l’accomplissement total de cette prophétie n’a pu s’accomplir, à cette date, puisque dans les trois Evangiles ces événements conduisent au retour visible du Seigneur dans sa gloire, chose qui ne sest clairement pas produit en l’an 70 et qui ne sest toujours pas produit à notre époque.
(b) En Matthieu 23:39, qui annonce la destruction prochaine de Jérusalem et la désolation du Temple, Jésus prophétise à Jérusalem: Voici, votre maison vous sera laissée déserte; car, je vous le dis, vous ne me verrez plus désormais, jusquà ce que vous disiez: Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur! La phrase « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur » est la salutation juive pour le Messie à venir (v. Psaume 118:19-29, Matthieu 21-16). Cette attente dun comité daccueil juif à Jérusalem pour le retour du Messie sharmonise avec la prophétie de Zacharie 12:10 et leffusion de lEsprit sur le restant juif dans la Jérusalem assiégée à la suite de laquelle Ils tourneront les regards vers moi, celui quils ont percé. Ils pleureront sur lui comme on pleure sur un fils unique.
(c) Luc 21:24: Et Jérusalem sera foulée aux pieds par les nations, jusquà ce que les temps des nations soient accomplis. Que laccomplissement final de cette prophétie se soit produit ou non en 1967 (et selon moi ce nest pas le cas), elle implique clairement que Jérusalem sera rendue à lavenir à un gouvernement juif, après la longue dispersion des Israélites, pendant laquelle ils ont été « emmenés captifs parmi toutes les nations ».
(d) Dans Actes 1 Jésus avait lopportunité parfaite de régler la question une fois pour toutes. Dans le laps de temps entre Sa résurrection et Son ascension, Il avait parlé à Ses disciples des « choses qui concernent le royaume de Dieu » (Actes 1:3). Surtout, Il les avait corrigés quant à la question des prophéties messianiques (Luc 24:44-46), leur montrant quil avait rempli les prophéties du Messie serviteur souffrant. Il ne nous est pas dit à quels passages il a fait allusion, mais il nous est permis de supposer quEsaïe 53 a été un thème majeur de cette étude biblique. Il restait des prophéties quil navait pas accomplies lors de sa première venue, notamment Esaïe 2:1-4, qui concerne le Roi Messie gouvernant les Nations païennes depuis une Jérusalem rachetée et restaurée et provoquant lavènement de la paix mondiale. A la lumière de tout ceci la question des disciples « Seigneur, est-ce en ce temps que tu rétabliras le royaume dIsraël? » est une question sensée. Ce quils étaient en train de dire, cétait: « Nous comprenons que tu devais premièrement accomplir les prophéties dEsaïe 53 en mourant comme sacrifice pour le péché. Vas-tu (au moment présent) accomplir la prophétie dEsaïe 2:1-4, chasser les Romains et restaurer le royaume davidique en Israël et amener la paix mondiale? » Jésus ne dit pas: « Oubliez tout ce qui concerne le rétablissement du royaume dIsraël. Désormais il nen est plus question parce que tout sapplique à lEglise. » Ce quIl leur dit, cest que la priorité est de recevoir la Puissance du Saint-Esprit et de prêcher lEvangile au monde entier (ce qui est toujours notre priorité). Mais ce quimplique Actes 1:7, « Ce nest pas à vous de connaître les temps ou les moments que le Père a fixés de sa propre autorité », cest que le Père a fixé un temps pour le rétablissement dIsraël. Ce sera à un moment donné dans un avenir lointain que les disciples ne connaîtront pas (parce quil est lié à la seconde venue du Messie – voir Matthieu 24:36).
(e) Romains 11:25-26: « Alors tout Israël sera sauvé ». Les théologiens partisans de la thèse du remplacement dIsraël par lEglise disent quIsraël veut dire lEglise au verset 26, mais cela détruit le sens du texte et de son contexte. Pendant trois chapitres Paul a discuté de lincroyance dIsraël et de son besoin dentendre lEvangile; Israël dans le verset 26 doit donc logiquement vouloir dire Israël. Le thème dun rétablissement futur dIsraël sharmonise avec plusieurs passages de lAncien Testament et est abordé dans Apocalypse 7, 11 et 12. Pour quIsraël soit sauvé à la fin de notre ère, il est nécessaire que le peuple juif ait survécu physiquement à travers l’ère chrétienne.
La réaction de la véritable Eglise à lincroyance dIsraël aurait dû être de suivre linjonction de Paul à « prier pour Israël afin quils soient sauvés ». Le manquement à agir ainsi a conduit à des pertes tragiques pour Israël comme pour lEglise. A présent que nous voyons se dérouler sous nos yeux les événements de la fin des temps concernant Jérusalem et le peuple juif, Dieu recherche un restant fidèle parmi les chrétiens croyants pour quils prient pour Israël et montrent au peuple juif que le seul qui peut le sauver, cest le Messie juif, Yéchoua.
Tony Pearce