Un article de Tony Pearce

Le Da Vinci Code, un roman à suspense absolument trépidant rédigé par Dan Brown, , est aujourd’hui un best-seller international et son adaptation au cinéma ne devrait plus beaucoup tarder. Il s’agit aussi d’une attaque véhémente à l’encontre des fondements du christianisme.
Sur les 600 pages du livre, seules quelques pages ont une portée spirituelle. Je ne ferai aucune allusion à l’intrigue, palpitante et captivante, quoique peu vraisemblable, rassemblant un meurtre au Louvre, une poursuite policière de Paris à Londres, des sociétés secrètes, le décodage de messages secrets, et dont les principaux héros sont Robert Langdon, un professeur de Harvard – qui frôle la mort d’extrêmement près – une Française, Sophie Neveu, sorte de Champollion moderne, championne du décryptage de codes.
Tapis dans l’ombre. les adversaires des héros sont le Prieuré de Sion, où l’on dit que le secret du « Sangréal » (le Saint-Graal) a été caché, et l’Opus Dei, une secte catholique prête à tuer afin de découvrir et détruire ce secret. Dans l’introduction Brown affirme que ce qu’il dit au sujet des deux groupes s’appuie sur des faits réels et que « toutes les descriptions de monuments, d’œuvres d’art, de documents et de rituels secrets évoqués sont avérées ».
Voici ce que le Da Vinci Code prétend connaître:
Le Prieuré de Sion fût fondé en 1099 par le Roi de France Godefroy de Bouillon. Il était en possession d’un secret d’une immense portée, connu dans sa famille depuis les temps christiques et il avait fondé ce Prieuré afin de le préserver, noté dans des documents cachés derrière les ruines du Temple à Jérusalem. Ces documents avaient été récupérés par les Chevaliers de l’ordre du Temple pendant le temps des Croisades.
Les Templiers s’étaient enrichis au moyen d’un système bancaire qu’ils avaient établi, mais en 1307 le Pape Clément donna des instructions secrètes énonçant qu’ils étaient hérétiques, coupables d’adoration satanique et déclara que Dieu lui avait donné l’ordre de les éliminer. Ils furent expulsés sous l’ordre du Vatican mais les documents furent sauvés et confiés au Prieuré de Sion, société secrète préservant ces informations de génération en génération. Léonard de Vinci, Sir Isaac Newton et Victor Hugo en ont été des membres éminents. (Il est à noter que Sir Isaac Newton était un chrétien qui souscrivait à l’autorité intégrale de la Bible et qui publiait des articles sur les prophéties et le retour du peuple juif en Israël à partir d’un point de vue semblable au nôtre!) Les documents révèlent des informations sur le Saint Graal qui n’est pas, contrairement à une idée reçue, la coupe dans laquelle Jésus aurait bu pendant la Sainte Cène et dans laquelle Joseph d’Arimatée aurait recueilli son sang à la crucifixion.
L’expression utilisée pour le Saint Graal est Sangréal qui dans le vieux français peut se diviser en san / gréal (Saint Graal) ou sang / réal signifiant (Sang Royal). La vraie signification de Saint Graal serait donc que ce sang est celui de la lignée royale de Jésus et de Marie-Madeleine, lesquels auraient été mariés et eu un enfant ensemble, ancêtre des Rois mérovingiens français. À la fin du roman, il s’avère que Sophie Neveu appartient justement à cette lignée royale !
Tout ce qui précède aurait été étouffé depuis le Concile de Nicée en l’an 325 AD quand, sous l’influence de l’Empereur Romain Constantin, le Nouveau Testament a été établi avec ses quatre évangiles tels que nous les connaissons aujourd’hui. Ceux-ci auraient été choisis de préférence à de nombreux autres documents renfermant des détails sur la vie de Jésus. Les autres écrits auraient renfermé des informations sur la vie de Jésus, présenté comme un simple homme d’une grande valeur, marié à Marie-Madeleine. Ces écrits auraient été détruits sur l’ordre de l’Église.
La doctrine de la divinité de Jésus n’aurait pas fait partie du christianisme originel et n’aurait été votée que de justesse au Concile de Nicée. Jésus aurait confié l’avenir de l’Église à Marie- Madeleine, ce qui aurait contrarié les hommes qui étaient disciples de Jésus. Le canon du Nouveau Testament d’aujourd’hui ne présenterait pas un compte-rendu authentique de la vie de Jésus ni des premiers temps de l’Église, si bien que le christianisme d’aujourd’hui serait construit sur un mensonge.
Ceci est donc une conspiration menée par les hommes afin d’oblitérer de la religion du Féminin sacré et de l’adoration de la déesse. Inhérente au concept du « Féminin sacré » est l’idée que les femmes doivent être ordonnées prêtresses et que l’acte sexuel devrait être considéré comme un chemin pour communier avec Dieu. Il s’avère que le grand-père de Sophie, Jacques Saunière, dont le meurtre est l’élément déclencheur de cette histoire, a été un grand prêtre du « Féminin sacré » et que Sophie s’est détournée de lui après avoir découvert qu’il faisait partie du groupe Hieros Gamos, reconnu comme pratiquant la sexualité de groupe.
Pour avoir étouffé cet enseignement, l’Église serait tombée sous la domination masculine cause de toutes les guerres et d’« une vie dépourvue d’équilibre », avec des sociétés marquées par la misogynie et n’ayant aucun respect pour notre Terre Nourricière. Le San Graal est lui-même le symbole de la féminité, célébrant le pouvoir de la femme. En se servant de l’histoire d’Ève comme initiatrice du péché originel, l’Église aurait culpabilisé la femme, mais le Graal relèverait la condition féminine, en particulier Marie-Madeleine, qui serait la « détentrice d’un secret d’une telle portée que sa révélation menacerait de détruire les fondements de la chrétienté » (Page 299).
Réplique au Da Vinci Code.
Après vérification il est impossible d’accréditer la thèse d’un fondement historique aux affirmations de l’ouvrage. À l’origine, le Prieuré de Sion était un prieuré monacal catholique parfaitement ordinaire qui a existé autour des années 1100 à 1617. Le Prieuré de Sion auquel ce roman fait allusion a été inventé par un Français nommé Pierre Plantard vers les années 1960. Plantard était un occultiste qui admirait Hitler et qui pensait que le monde devrait être dirigé par un « gouvernement d’élite spirituelle ». Il a fabriqué de toute pièce des documents au sujet du Prieuré de Sion, qui aurait censément préservé des dossiers sur la descendance de Jésus et de Marie Madeleine (dont il aurait lui-même été le descendant). Il a ensuite placé ces documents dans des endroits crédibles, y compris des musées français, assortis de faux certificats d’authentification. Plantard mourut après avoir été mêlé à un scandale financier en 1993. Des documents ont été trouvés dans son appartement attestant qu’il était le vrai Roi de France. Soyons honnêtes, il existe des sources d’informations plus fiables !
Dans le roman le professeur de Harvard, Robert Langdon, est la source des renseignements censément historiques et le lecteur non-averti pourrait aisément croire que cet homme, d’une apparence respectable, dit la vérité. L’autre source d’information provient est Sir Leigh Teabing qui s’avère être un malfaiteur, mais qui expose malgré tout des renseignements sur le Saint Graal avec une autorité qui pourrait faire croire au lecteur qu’ils présentent une véritable authenticité historique.
En vérité, Langton et Teabing fournissent de nombreuses fausses informations. Par exemple, Teabing dit qu’au Concile de Nicée, l’Empereur Constantin a conduit les évêques à déclarer que Jésus était le Fils de Dieu par un vote – « et qui plus est, un vote assez serré » (page 291). D’après Teabing il semblerait que le concept était nouveau car, d’après lui, « Jésus n’était jusqu’alors considéré que comme un prophète mortel…un homme exceptionnel en tous points, certes, mais mortel ».
En vérité le concile de Nicée n’a pas inventé la divinité de Jésus. C’est lui-même qui le déclara (« Moi et le Père nous sommes un », Jean 10.30), et cela n’a pas seulement été enseigné par les apôtres dans le Nouveau Testament mais aussi affirmé par un très grand nombre d’auteurs dans les écrits des premiers chrétiens qui précédèrent de plus de deux cents ans le Concile de Nicée (325 AD). Il est vrai que le Concile de Nicée confirma la doctrine de la divinité de Jésus dans son credo. Ceci là une réplique aux enseignements hérétiques d’Arius qui enseignait une doctrine semblable aux Témoins de Jéhovah d’aujourd’hui, affirmant que « Jésus n’est pas de la même substance que le Père » (par exemple qu’il est un dieu de seconde classe d’une importance moindre que le Père). Lorsque ce thème a fait l’objet d’un vote, le résultat a-t-il été « assez serré » comme l’ouvrage le prétend ?… Pas exactement! Il n’y eut que deux évêques sur 300 qui refusèrent de signer le credo!
Afin de transmettre une fausse idée de Jésus, le livre prétend que « la Bible telle que nous la connaissons aujourd’hui a été collationnée par un païen, l’empereur Constantin le Grand…Plus de quatre-vingts évangiles auraient pu figurer dans le Nouveau Testament, mais seulement quatre d’entre eux ont été retenus – ceux de Matthieu, de Marc, de Luc et de Jean » (page 289). Une fois de plus, d’après le livre, ceci aurait eu lieu au Concile de Nicée.
En vérité, la question de savoir quels documents seraient déclarés canoniques n’a même pas été débattue au Concile de Nicée. C’est au troisième concile de Carthage en 397 AD que le Nouveau Testament a été fixé sous sa forme présente. En faisant ce choix le Concile n’a pas imposé quelque chose de nouveau ou d’étranger à l’Église, il a seulement attesté ce qui avait déjà été établi dans la pratique des communautés chrétiennes.
Il y a une preuve dans le Nouveau Testament lui-même que les apôtres reconnaissaient quels étaient les textes qu’ils considéraient comme étant canoniques. Dans 1Timothée 5.18 Paul se réfère à l’évangile de Luc comme étant « l’écriture » en citant à la fois Deutéronome 25.4 et Luc 10.7 sous ce nom. Dans 2Pierre 3.15-17 Pierre reconnaît que les lettres de Paul découlent d’une autorité divine et il fait ensuite mention « des autres écritures », avertissant ses lecteurs de se mettre en garde contre ceux qui en déforment le sens. Ceci laisse entendre qu’il considérait les lettres de Paul comme étant « écriture » ainsi que bien d’autres documents qui ne sont pas nommés.
Les écrits des premiers chrétiens indiquent très clairement que les quatre Évangiles fournissent un compte rendu authentique de la vie et du ministère de Jésus. Irénée, évêque de Lyon vers 180 AD, écrivit « De même que la Terre est divisée en quatre parties dans lesquelles nous vivons et qu’il y a quatre vents planétaires, et que l’Église est dispersée sur toute la terre et que l’Évangile est le pilier et le fondement de l’Église et le souffle de vie, de même il est donc normal qu’il y ait quatre piliers, soufflant la vie éternelle sur chaque région pour ramener les hommes à la vie ….D’où il est évident que la Parole de Dieu… nous a donné l’Évangile exprimé sous quatre formes, unies par un seul Esprit » (Contre les Hérésies III). Il continue en affirmant que les Évangiles écrits par Matthieu, Marc, Luc et Jean sont basés sur des récits authentiques.
Dans les écrits des premiers chrétiens, les citations provenant du Nouveau Testament sont si nombreuses qu’on pourrait le reconstituer sans se servir des manuscrits. Il y a pas moins de 36.289 citations tirées du Nouveau Testament dans les œuvres des premiers écrivains chrétiens de Justin Martyr, Irénée, Clément d’Alexandrie, Origène, Tertullien, Hippolyte et Eusèbe. Le Nouveau Testament est le livre d’histoire ancienne le mieux documenté au monde, avec plus de 24.000 manuscrits, dont le plus ancien est une partie de l’Évangile de Jean, qui date de 125AD. Le deuxième au monde est l’Iliade d’Homère dont nous avons 643 manuscrits. (Information provenant de « Preuve qui demande un verdict » de Josh McDowell).
Que dire, donc, au sujet des « plus de 80 évangiles » que l’on prétend faire partie du Nouveau Testament ? Il est vrai que parallèlement au Nouveau Testament, il existe beaucoup d’autres écrits sur Jésus et les Apôtres dont on ne possède pour la plupart d’entre eux que des fragments. Quelques-uns de ces écrits n’étaient que des œuvres fictives se servant des personnages du Nouveau Testament pour décrire des choses aussi imaginaires que le Da Vinci Code. Beaucoup d’entre eux étaient écrits à l’appui de nouveaux enseignements qui déviaient souvent des enseignements des Apôtres. Quelques-uns de ces enseignements sont devenus les sources principales des Églises Catholique Romaine et Orthodoxes Orientales.
Par exemple, afin de faire de Marie la Vierge Perpétuelle de l’Église Catholique Romaine, il fallait considérer le fait que le Nouveau Testament enseignait que Jésus avait des frères et des sœurs nés de façon normale de Joseph et de Marie après la naissance virginale de Jésus (Matthieu 13.55-58 ; Actes 1.14). Pour cela une histoire fut inventée dans le « Proto-Évangile de Jacques » disant que Marie avait été placée par ses parents dans le Temple afin d’être élevée par les prêtres et qu’elle avait été donnée ensuite à Joseph pour femme après qu’elle fût miraculeusement devenue enceinte. Joseph était un veuf âgé qui avait déjà des enfants. À la suite de cette astucieuse invention, Marie peut donc devenir la vierge éternelle et Jésus peut avoir des frères et des sœurs. Inutile de dire que tout ceci n’a pas de fondement biblique.
D’autres écrits ont été créés afin d’essayer de justifier certaines opinions considérées comme hérétiques d’après l’enseignement du Nouveau Testament. Par exemple le docétisme enseignait que Jésus n’était pas du tout un homme réel mais qu’il avait seulement l’apparence d’un homme. En conséquence nous lisons dans « Actes de Jean », au chapitre 92 : « Quelquefois quand j’allais le toucher (Jésus), je me trouvais en face d’une matière et d’un corps solide; et à d’autres occasions il n’y avait là ni substance ni forme à son corps, et c’était comme s’il n’existait pas ». Ce n’est donc pas si surprenant que de tels documents furent rejetés par les croyants chrétiens car ces documents contredisent le Nouveau Testament qui enseigne que Jésus était totalement humain et divin.
L’hérésie la plus répandue était le gnosticisme ; celui-ci a empoisonné le deuxième et le troisième siècle du christianisme. Il enseignait que le dieu créateur, ou démiurge, était distinct du Divin Être Suprême. Le gnosticisme enseignait qu’il existait une connaissance spéciale, la « gnose », à travers laquelle on pouvait découvrir cet Être Suprême. À vrai-dire, cela se rapporte aux idées du Nouvel-Âge moderne avec l’idée qu’une expérience spirituelle peut nous illuminer afin de découvrir le « dieu en soi », Dieu étant présent à l’intérieur de tout ce qui existe.
L’évangile gnostique de Thomas fait dire à Jésus : « Celui qui boit de ma bouche deviendra comme moi et je serai comme lui ». « Le royaume est en vous, et en dehors de vous. Lorsque vous arriverez à vous connaître, vous serez alors connu, et vous réaliserez que c’est vous qui êtes les fils du père vivant. Mais si vous ne vous connaissez pas vous-même, vous demeurerez dans la pauvreté et c’est vous-même qui êtes cette pauvreté ». « C’est moi qui suis la lumière qui est au-dessus d’eux tous. C’est moi qui suis le tout. C’est de moi que le tout a surgi, et c’est de moi que le tout s’est étendu. Fendez un morceau de bois et je suis là. Soulevez une pierre et vous me trouverez là ». Toutes ces citations peuvent s’adapter au Jésus de la philosophie du Nouvel-Âge qui est si populaire de nos jours. Elles sont en contradiction avec l’enseignement de la Bible qui nous dit que Dieu est séparé de Sa création et qu’à l’intérieur de nous-même habite une nature humaine pécheresse dont nous avons besoin d’être libérés par le repentir et la foi en notre Seigneur Jésus. C’est lui qui nous lave de nos péchés et qui demeure en nous par la puissance du Saint-Esprit.
L’empereur Constantin n’eut pas tellement besoin d’organiser de complot afin d’éliminer tous les évangiles qui n’étaient pas considérés comme faisant partie des Écritures. Les premiers Chrétiens les avaient déjà rejetés pour les mêmes raisons que les Chrétiens d’aujourd’hui rejettent le Livre de Mormon ou les écrits des Témoins de Jéhovah, de ceux de la scientologie et aussi d’autres sectes – parce qu’ils contredisent ce qui est révélé dans la Parole de Dieu.
Dans le Da Vinci Code, Teabing cite des versets du soi-disant « l’évangile de Marie-Madeleine » pour certifier que Jésus était marié à Marie. Il atteste aussi que cet évangile et celui de Philippe sont des évangiles « qui n’ont jamais étaient remaniés ». Ceci semble être une affirmation d’une grande portée, mais c’est un mensonge éhonté. Cet évangile gnostique date de 250AD et l’on ne possède que des fragments de ce manuscrit.
Bien que le Nouveau Testament ne mentionne pas les évangiles gnostiques (pour la simple raison qu’il a été écrit avant eux), il mentionne néanmoins dans les dernières épîtres les genres d’enseignements qu’ils pourraient contenir. Paul a écrit que ceux qui prêcheraient « un autre Jésus » amèneraient les gens à recevoir « un autre esprit » et à suivre un « autre évangile » (2 Corinthiens 11.4 ; voir aussi 1 Jean 2.18 et 2 Pierre 2.1). Le Da Vinci Code est le produit des enseignements d’un « autre Jésus » qui n’est pas le vrai. Il n’y a rien de nouveau dans tout ceci, et sans doute cela contribuera à répandre de fausses idées sur Jésus et sur ce qu’Il représente pour notre époque. Jésus lui-même a prophétisé qu’à la fin des temps il y aurait d’autres « faux prophètes et de faux messies » (Matthieu 24.24).
Dans le livre, le concept du « Féminin sacré » s’apparente au genres d’idées qui sont maintenant devenues populaires dans notre monde déchristianisé. Dans le roman Sophie a rompu avec son grand-père parce qu’elle l’avait surpris en train de participer à un rite sexuel appelé Hieros Gamos. Il avait des rapports sexuels avec une femme tandis qu’ils étaient entourés par un cercle d’hommes et de femmes habillés en noir et blanc. Quand Sophie raconte à Langdon ce qui est arrivé, il lui explique qu’elle a « assisté malgré elle à une cérémonie vieille de deux millénaires…Depuis l’époque d’Isis, les rites sexuels étaient considérés comme des ponts jetés entre la terre et le ciel. En communiant avec la femme, l’homme pouvait atteindre un moment culminant de vide absolu, qui lui faisait entrevoir Dieu » (page 386-87). Langdon dit encore que: « l’usage que l’homme faisait de la sexualité pour communier directement avec Dieu représentait une sérieuse menace pour la jeune Église chrétienne » et « elle a donc tout fait pour diaboliser l’acte sexuel et le stigmatiser comme dégoûtant et ignominieux. Et d’autres religions en ont fait autant ». (Page 388)
Langdon décrit ensuite un cours qu’il a donné à Harvard où il parle de tout cela et où un étudiant lui demande donc: « Si j’ai bien compris, on ferait mieux de faire plus souvent l’amour que d’aller à l’église? » La question est ironique mais la réponse de Langdon nous conduit directement à comprendre la philosophie qui est à la base de ce roman et nous mène à croire que le sexe est d’une manière ou d’une autre un chemin qui conduit à Dieu: « La prochaine fois que vous vous trouverez seul avec une femme, demandez-vous si vous êtes capables d’envisager votre relation sexuelle sous l’angle spirituel, sinon mystique. Lancez-vous le défi de trouver cette étincelle de divinité qui n’est donnée à l’homme que par son union avec le Féminin sacré ». (389-90)
À une époque où le sexe domine tout il n’est pas surprenant que quelqu’un puisse suggérer que l’idée le sexe conduit à Dieu. Ce mélange de mysticisme du Nouvel Age cherchant « l’étincelle de la divinité » et de promiscuité sexuelle est certainement attrayant pour le monde d’aujourd’hui, mais c’est une autre cruelle tromperie conduisant à la culpabilité, à l’esclavage et au désespoir. Mais le livre fait bien plus que de promouvoir la liberté sexuelle. Il promeut quelque chose de bien plus dangereux. Le fait d’associer la sexualité à la spiritualité ouvre la voie au type de prostitution religieuse qui avait lieu dans les temples païens du temps de la Bible. Les prophètes hébreux dénonçaient avec force ces actes, et les disciples de Jésus s’efforçaient d’en libérer les gens par l’Évangile. Corinthe, où Paul a eu le plus de succès pendant son ministère, était malheureusement bien célèbre à cause de ses cultes de prostitution dans les temples avant qu’elle soit libérée par lui grâce à l’Évangile.
Au lieu de les guider vers une connaissance plus profonde de Dieu, ces pratiques conduisaient à la dégradation, à un abus de la femme en vue de satisfaire la perversion sexuelle de l’homme, à avoir des enfants non désirés, dont quelques-uns étaient offerts en sacrifice aux dieux païens. C’était une répugnante religion en face de laquelle l’Évangile était une force libératrice restaurant la dignité de l’homme et de la femme. La Bible donne un enseignement très clair en ce qui concerne l’acte sexuel: c’est un don de Dieu qui doit être pratiqué en privé entre un homme et une femme qui sont engagés l’un envers l’autre par les liens du mariage. C’est avec raison que Paul écrivit dans 1 Corinthiens 6.18 : « Fuyez l’impudicité. Quelque autre péché qu’un homme commette, ce péché est hors du corps; mais celui qui se livre à l’impudicité pèche contre son propre corps ». Nous pouvons remercier Dieu de ce qu’il donne le moyen de sortir d’une telle dégradation – à travers le repentir et la foi en notre Seigneur Jésus qui était sans péché et s’est offert une fois pour toutes pour les péchés du monde.
En fin de compte le livre oppose deux forces l’une à l’autre – le Catholicisme, dominé par l’homme et perçu comme étant une force oppressive, et « le Féminin sacré » qui est en réalité une nouvelle forme de gnosticisme. En vérité, ni l’une ni l’autre ne représente le véritable christianisme du Nouveau Testament, qui a bouleversé le monde antique avec le message de l’Évangile en libérant les gens de l’esclavage du péché afin qu’ils vivent des vies nouvelles, jouissant du pardon de Dieu à travers la foi en notre Seigneur Jésus.